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Charles Frederic Hartt, George Matthew et Loring Bailey
Les fossiles du Cambrien sont à l’origine de certaines des histoires les plus intéressantes sur la géologie du Nouveau-Brunswick. Les localités fossilifères classiques du sud du Nouveau-Brunswick où certaines des découvertes majeures du 19e siècle ont été faites attirent encore des scientifiques de nos jours. La place de Saint John dans le développement des sciences géologiques au Canada remonte au travail d’un de ses résidents, le premier géologue provincial (1838-1842), Abraham Gesner. Le travail de Gesner a été une inspiration pour la génération suivante de géologues de la région.
En 1857, George Matthew – alors âgé de 20 ans – et ses amis créent le Steinhammer Club pour explorer la géologie des environs de Saint John. Autodidacte, Matthew deviendra l’un des meilleurs géologues du Canada. Charles « Fred » Hartt, un diplômé de l’Université Acadia, en Nouvelle-Écosse, est venu s’établir à Saint John pour enseigner dans une école pour jeunes filles tenue par son père. Hartt s’intéresse depuis longtemps à la géologie et à la paléontologie et, au Steinhammer Club, il est en bonne compagnie. Il bâtit sa carrière sur l’étude de la géologie locale et contribue à la fondation de la Société d’histoire naturelle du Nouveau-Brunswick en 1862. On lui doit l’exploration et l’étude de certains des sites fossilifères les plus célèbres et les plus réputés du Nouveau-Brunswick.
En 1863, Fred Hartt, George Matthew et Loring Bailey découvrent les premiers trilobites du Cambrien au Canada, près de Ratcliffe Brook. Hartt étudie et dessine les fossiles. Son travail est inclus dans la deuxième édition du classique de la géologie Acadian Geology de William Dawson, publié en 1868. Plus tard, Hartt emporte les spécimens au Museum of Comparative Zoology, à Harvard, où le professeur Louis Agassiz étudie les fossiles.
Une grande partie des données fournies par Dawson pour Acadian Geology est due aux efforts du Steinhammer Club, dont Matthew et Hartt sont les deux membres les plus actifs. Dawson appréciait manifestement leurs efforts et a rendu hommage à leur leadership dans la conduite des activités du club. En 1863, il écrivait :
« Il n’est que juste de faire observer que la liste qui suit n’aurait pas été complète sans les travaux industrieux d’une association de jeunes gens de Saint John qui, sous la direction de MM. Matthew et Hartt, ont diligemment exploré tous les sites accessibles à proximité de la ville et ont généreusement mis leurs collections à ma disposition en vue de la publication du présent article. » (Dawson, 1863, American Journal of Science, v. 35)