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Tynemouth Creek, « mille-pattes » géants
La région de Tynemouth Creek a produit des fossiles intéressants depuis qu’elle a été cartographiée pour la première fois par Abraham Gesner, en 1841. Ce dernier a décrit les roches comme du « nouveau grès rouge » datant du Permien au Trias. Plus tard, dans les années 1860, les roches ont été décrites comme datant du Carbonifère par George Frederic Matthew, de la Société d’histoire naturelle du Nouveau-Brunswick, Loring Woart Bailey, de l’Université du Nouveau-Brunswick, et sir William Dawson, recteur du McGill College, à Montréal.
Les sites fossilifères sont situés sur la côte de la baie de Fundy, au Nouveau-Brunswick, presque en continu sur environ 14 kilomètres, de McCoy Head dans l’ouest presque jusqu’à Rogers Head dans l’est. La roche du Carbonifère tardif qui affleure dans les hautes falaises le long de la côte révèle une histoire géologique qui date de 314 à 318 millions d’années. Elle présente les caractéristiques d’un environnement sec (hautes terres) de cône alluvial, plutôt que de l’environnement humide (basses terres) mieux compris et plus typique de l’écosystème de l’« âge du charbon ». Les fossiles de plantes sont relativement fréquents sur tout l’affleurement côtier. Les travaux réalisés depuis le début des années 1980 ont révélé de nombreuses traces d’animaux ressemblant à des mille-pattes géants appelés arthropleurides. Guy Plint, alors géologue à l’Université du Nouveau-Brunswick, a découvert les premières traces d’Arthropleura tandis qu’il travaillait à la cartographie des roches sédimentaires. Les traces consistaient en une double rangée d’empreintes de pieds qui faisait plus de cinq mètres de long et serpentait à travers un peuplement de prêles géantes fossiles.
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La forêt tropicale humide de l’âge du charbon était pleine de vie végétale, dont une grande partie a subsisté sous forme de fossiles. Avec le temps, les débris végétaux ont été enfouis et comprimés, formant ainsi du charbon. À l’âge du charbon, le taux d’oxygène de l’air était plus élevé qu’aujourd’hui. En effet, il atteignait peut-être 35 %, alors qu’il est de 21 % aujourd’hui. Les effets de cette différence sont visibles dans la géologie du Nouveau-Brunswick. Premièrement, les incendies de forêt étaient peut-être plus fréquents à l’époque. On peut voir des couches de charbon de bois dans beaucoup de roches du Carbonifère supérieur. Deuxièmement, le gigantisme des arthropodes était peut-être dû au taux d'oxygène élevé dans l'atmosphère. Il est possible qu’ils aient été capables de grossir davantage du fait de l’abondance de l’oxygène qui entrait dans leur corps. Ainsi, il existe des traces d’Arthropleura, qui ressemblait à un mille-pattes, faites par des animaux de plus d’un mètre de long.