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Susan Turner, John Maisey et l’évolution des requins

Un fossile de requin découvert près de Campbellton en 1997 par Randall Miller et Jeff McGovern, des scientifiques du Musée du Nouveau-Brunswick, pourrait changer notre vision de l’évolution des poissons primitifs. Il s’agit du fossile de requin articulé le plus ancien du monde, un spécimen exceptionnel puisque le corps est en grande partie intact, y compris les dents qui se trouvent encore sur la mâchoire. Le fossile de Campbellton a fourni de nouvelles données, par exemple la preuve que les requins avaient autrefois des épines sur les nageoires pectorales. Cette caractéristique établit un lien entre deux grands groupes de poissons, les requins et les acanthodiens, et elle pourrait changer notre vision de l’évolution des poissons.

Des experts du monde entier ont étudié le fossile de la collection du Musée du Nouveau-Brunswick. Une de ces scientifiques est Susan Turner, une paléontologue des vertébrés venue d’Australie. Elle est spécialiste des fossiles de requins et des poissons primitifs. Selon Turner, la découverte d’un squelette de requin intact indique que le milieu et la roche dans lesquels le fossile a été enfoui étaient assez particuliers. La roche s’est probablement formée à partir de boue déposée au fond d’une lagune.

John Maisey, un paléontologue de l’American Museum of Natural History de New York, est également venu au Nouveau-Brunswick pour étudier le spécimen de requin. Un de centres d’intérêt de Maisey est l’étude de l’évolution des requins d’après le cerveau. Le spécimen du Nouveau-Brunswick possède une des plus anciennes boîtes crâniennes de requin connues. Maisey fait appel à la technologie pour examiner les fossiles de requins et les comparer aux squelettes de requins contemporains. La tomodensitométrie haute résolution permet d’étudier les structures internes des fossiles sans les détruire. Un tomodensitogramme s’obtient à l’aide de rayons X émis à des angles légèrement différents, puis combinés par ordinateur. Le fossile de requin est presque plat et la tomodensitométrie permet aux scientifiques de construire une image en trois dimensions. Les chercheurs peuvent effectuer une manipulation numérique des images et rendre au fossile une forme proche de celle qu’il avait à l’origine.


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