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Le géoparc Stonehammer
Un milliard d’années d’histoire
Le géoparc mondial Stonehammer UNESCO, dans le sud du Nouveau-Brunswick, est le premier membre nord-américain du Réseau mondial de géoparcs UNESCO. Les roches de ce géoparc « racontent » le milliard d'années qu’a duré l'évolution de l'est de l’Amérique du Nord. Les premiers fossiles du Précambrien décrits dans la documentation scientifique ainsi qu’un des plus grands trilobites du Cambrien au monde ont été trouvés sur les lieux du parc. Par ailleurs, celui-ci comporte des affleurements du Carbonifère supérieur où se trouvent certaines des plus anciennes traces de reptiles au monde. Aux chutes des rapides réversibles, à Saint John, les visiteurs peuvent voir la frontière entre le terrane de Brookville (Précambrien tardif) et une partie du terrane d'Avalon et même traverser la ligne de faille qui les sépare.
La géologie complexe de Saint John et de ses environs attire les géologues depuis près de deux siècles. Un des premiers à l’explorer a été Abraham Gesner, surtout connu pour son travail d’avant-garde sur la distillation du kérosène. À partir de 1839, Gesner, premier géologue provincial de l'Empire britannique, a produit une série de rapports très remarqués sur la géologie du Nouveau-Brunswick. En 1842, il a ouvert à Saint John un des premiers musées publics du Canada pour y exposer sa collection géologique.
C’est en 1857 que des géologues amateurs ont fondé le Steinhammer (ou Stonehammer) Club. Parmi les premiers membres éminents, citons George Matthew, qui deviendra l’expert canadien en fossiles du Cambrien, et Fred Hartt, qui mènera une étude géologique du Brésil. William Dawson, l’un des scientifiques les plus influents du Canada et longtemps recteur de l'Université McGill, a encadré et dirigé ces membres.
Le géoparc mondial Stonehammer UNESCO, nommé en l'honneur des pionniers qui se sont consacrés à la région au 19e siècle, couvre une superficie de 2500 km2 dans le sud-ouest du Nouveau-Brunswick. Comportant notamment 107 formations rocheuses et suites ignées, il constitue une représentation presque complète d'un milliard d'années d'histoire de la Terre. Seules les roches du Jurassique et du Paléogène-Néogène sont absentes des régions côtières. Le long passé d'exploration et la complexité de la géologie de la région expliquent pourquoi de nombreux sites dans le géoparc sont maintenant considérés comme des emplacements classiques d'importance régionale ou mondiale. La récente désignation de géoparc vise à promouvoir la conservation, l'éducation et le géotourisme.