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Survol
Minéraux et exploitation minière
On trouve des roches datant de l’Ordovicien dans le sud, le centre et le nord du Nouveau-Brunswick. Les roches sédimentaires s’observent principalement dans une bande qui s’étend dans le nord-est de la province dans la région de Kedgwick – Grand-Sault, entre Bathurst et Woodstock, entre Moncton et Fredericton et dans la région de Saint John. Quant aux roches ignées, extrusives (volcaniques) et intrusives (plutoniques), on en trouve entre Bathurst et Woodstock.
À la fin du Cambrien et au début de l’Ordovicien, il y a de 500 à 443 millions d’années, l’érosion de la lisière des continents Gondwana et Laurentia et des microcontinents Avalonia et Ganderia a produit des sédiments. De la boue et du sable se sont déposés sur la plateforme continentale et sur le profond plancher océanique. On peut voir aujourd’hui des roches sédimentaires qui se sont formées à partir de ces sédiments dans le massif de Miramichi, entre Bathurst et Woodstock. On trouve à Saint John du schiste noir provenant des profondeurs océaniques; il contient des graptolites, les vestiges d’animaux qui vivaient en colonies marines. Quant aux trilobites et aux brachiopodes, ils vivaient sur les fonds marins peu profonds.
Durant la période qui s’étend du début à la fin de l’Ordovicien, un bassin de rift s’est ouvert dans la croûte continentale, derrière l’arc insulaire volcanique de Popelogan. Au fur et à mesure que la croûte s’est séparée, les éruptions volcaniques ont produit de la lave et des cendres. De la lave basaltique a émergé d’un « point chaud » situé sous le plancher océanique. C’est dans ces milieux de profondeurs océaniques que bon nombre des ressources minérales du Nouveau-Brunswick se sont formées. Les volcans sous-marins ont craché des minéraux sulfurés riches en métaux qui sont retombés sur le plancher océanique. Ces gisements de sulfures massifs volcanogènes sont riches en minéraux de cuivre, de zinc et de plomb.
Au fur et à mesure que l’océan Iapetus a continué de se refermer, rapprochant les terranes de Brookville (Ganderia) et de Caledonia (Avalon) de l’ancienne Amérique du Nord, d’autres îles volcaniques se sont formées au-dessus des zones de subduction. Tandis que la croûte sous-jacente de l’océan Iapetus était détruite, l’arc volcanique de Popelogan s’est affaissé contre la croûte continentale. On peut voir les vestiges de cet arc à Eel River et à proximité de la rivière Popelogan.
Les roches du groupe Fournier, qu’on trouve près de Belledune, comprennent une séquence d’« ophiolites », à l’endroit où une partie de la croûte océanique a subi une obduction, plutôt qu’une subduction. Au lieu que la croûte s’enfonce de nouveau dans le manteau, un morceau plus dense a été poussé par-dessus la croûte plus légère. On peut observer à la surface le groupe de roches ayant subi l’obduction. Les ophiolites font partie de la croûte océanique et se composent essentiellement des types de roches suivants : de la péridotite, du gabbro, des dykes de diabase, des filons-couches de diabase et du basalte en coussins. Le groupe Fournier comprend la formation Devereaux, constituée de gabbro, de basalte, de plagiogranite et de diabase, cette dernière formant des complexes de dykes feuilletés. Ce sont des structures communes dans la croûte océanique. Un dyke est un filon de roche ignée qui a été injectée dans la croûte par la source sous-jacente en fusion. Chacune des injections représente une « étape » dans l’étalement du plancher océanique. Elles finissent par s’empiler comme des feuilles les unes à côté des autres.
À la fin de l’Ordovicien, l’océan Iapetus s’était presque complètement refermé et les terranes commençaient à entrer en collision avec l’ancienne Amérique du Nord (Laurentia). Du calcaire s’est déposé dans l’océan au large de l’arc insulaire volcanique de Popelogan, après que ce dernier s’est attaché à la Laurentia. On peut observer ces dépôts de calcaire à Grand-Sault, dans la gorge formée par le fleuve Saint-Jean.