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Loring Bailey, George Matthew, William Dawson et William Murdoch

Certaines des premières cartes des roches du Précambrien dans les environs de Saint John ont été dressées dans les années 1870 par Loring Woart Bailey, professeur d’histoire naturelle et de chimie à l’Université du Nouveau-Brunswick, et son collègue George Frederic Matthew, agent des douanes et géologue à temps partiel de Saint John. En 1870, en étudiant la géologie près de l’île Green Head, les deux hommes ont entamé la première étape d’une aventure qui allait mener à la découverte des premiers fossiles précambriens du monde.


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Bailey et Matthew travaillèrent souvent pour la Commission géologique du Canada. Dans leur rapport de 1871, ils indiquèrent avoir observé de nombreuses masses nodulaires concentriques ressemblant à des coraux, sans pouvoir dire avec certitude qu’il s’agissait de fossiles. Ils ne pouvaient savoir que les observations qu’ils rapportaient constitueraient la première description scientifique d’authentiques fossiles précambriens.

« À la carrière de Green Head apparaissent les calcaires gris foncé de la coupe; une paroi verticale de 100 pieds est visible. À faible distance autour et au-delà de cet endroit, qui forme l’extrémité supérieure des Narrows de ce côté, se trouvent des lits de calcaire où affleurent, sur près de dix pieds carrés, de nombreuses masses nodulaires concentriques qui ressemblent beaucoup à certains genres de coraux, mais qui semblent dépourvues de structure organique et sont probablement concrétionnées. » (Report of Progress de la Commission géologique du Canada, 1871. Traduction par nos soins.)

Dans les années 1860, le célèbre géologue canadien William Dawson décrivit une structure qu’il appela Eozoon canadense et qu’il croyait être le premier fossile précambrien découvert. La découverte est de taille. Selon la théorie de l’évolution de Darwin, il devait exister des fossiles plus anciens que les trilobites et les brachiopodes connus du Cambrien, mais on n’en avait jamais trouvé. Cette absence de fossiles antérieurs au Cambrien a donné lieu à ce que l’on appelle parfois le « dilemme de Darwin ». La découverte de Dawson ne résolut pas le problème, car son interprétation ne fit pas l’unanimité. De nos jours, Eozoon n’est plus considéré comme un fossile.

Dans les années 1860, le célèbre géologue canadien William Dawson décrivit une structure qu’il appela Eozoon canadense et qu’il croyait être le premier fossile précambrien découvert. De nos jours, Eozoon n’est plus considéré comme un fossile.

En 1890, William Murdoch, ingénieur civil et associé dans la carrière de calcaire de Green Head, apporta à Matthew un spécimen pour qu’il l’examine. Matthew détermina immédiatement qu’il s’agissait d’un fossile. Murdoch ramena Matthew presque à l’endroit exact qu’il avait vu avec Bailey 20 ans plus tôt. Cette fois, Matthew observa un affleurement bien meilleur du fossile, qu’il nomma Archaeozoon acadiense et dont on sait aujourd’hui qu’il s’agit d’un stromatolithe. La même année, Matthew publia une description de sa découverte dans le bulletin de la Société d’histoire naturelle du Nouveau-Brunswick. On sait maintenant qu’il s’agit de la première description scientifique d’un fossile du Précambrien.

Nous savons que la vie est apparue pour la première fois au Précambrien, il y a plus de 3 milliards d’années. Les empreintes fossiles du Précambrien se caractérisent par des cyanobactéries qui ont formé des structures appelées stromatolithes, des monticules constitués d’un tapis organique et d’un amas sédimentaire. Les premiers animaux pluricellulaires ne sont apparus qu’à la fin du Précambrien, il y a environ 600 millions d’années.